Mieux comprendre les marchés financiers

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Les marchés financiers et l’univers de la Bourse font régulièrement la une des journaux télévisés, des sites de presse ou des magazines d’actu. Généralement, ce n’est pas un bon signe. Une récession, un krash ou une manipulation frauduleuse, difficile de faire plus pessimiste.

La Bourse alimente aussi la culture populaire en inondant le cinéma, la littérature et les jeux-vidéos de ses traders millionnaires excessifs, décadents et surtout détestables. Loin des fantasmes et des exubérances, les marchés financiers sont en réalité beaucoup plus pragmatiques et naturels : Un marché, virtuel ou physique, est un lieu qui vise à faciliter les transactions entre les acheteurs et les vendeurs. Rien de plus, rien de moins.

Historiquement, les places de marchés existaient pour cette raison. Les acheteurs savaient où et quand se rendre pour trouver les produits dont ils avaient besoin. Cette fonction est aussi remplie par les différentes bourses du monde entier. Par exemple, une entreprise américaine qui désire se prémunir d’une variation de change entre l’euro et le dollar sait où se rendre pour se hedger.

Les marchés financiers ont la particularité d’être virtuels et de proposer des actifs matériels mais aussi immatériels. Il est en effet possible d’acheter du pétrole, de l’or, des actions d’entreprises ainsi que des indices boursiers (CAC40, DAX30, SP500, etc.). Une autre particularité des marchés financiers, c’est qu’ils fonctionnement uniquement sur le principe du processus d’enchères. Les prix des différents actifs sont fixés exclusivement en fonction de l’offre et la demande avec une subtilité propre aux marchés financiers néanmoins.

comprendre le marché financier

L’évolution du prix au sein des marchés financiers

On dit souvent que le prix monte quand il y a plus d’acheteurs que de vendeurs et que le prix baisse quand il y a plus de vendeurs que d’acheteurs. Cette affirmation n’est pas tout à fait exacte. A vrai dire, il y a autant d’acheteurs que de vendeurs : Pour vendre un contrat, vous avez besoin d’en acheter un et c’est l’inverse dans le cas d’un achat.

En réalité, le prix d’un actif financier est défini par « l’agressivité » des opérateurs. Pour bien comprendre ce concept, il faut se plonger au cœur du carnet d’ordre. Le carnet d’ordre comprend toutes les transactions en temps réel. Par exemple, le carnet d’ordre du contrat future Cac 40 va montrer les ordres au marché et les ordres limites du contrat CAC 40.

Les ordres limites sont des ordres placés sur les différents prix. Mettons un exemple fictif : Vous avez le prix d’une action qui côte à 11 dollars. Vous pensez que, pour une raison x ou y, il est intéressant d’acheter à 8 dollars. Vous allez donc placer un ordre limite à 8 dollars qui sera exécuté une fois atteint. Les ordres limites sont des ordres dits « passifs ».

En revanche, si le prix côte 11 dollars et que vous le trouvez intéressant, vous pouvez décider de passer un ordre au marché. Cela signifie que vous rentrez en position « immédiatement ». Les ordres au marché sont donc des ordres instantanés et on dit qu’ils sont « agressifs ».

Si vous avez compris la différence entre les ordres limite et les ordres au marché, vous pouvez alors comprendre comment se déroule le processus d’enchères. Les ordres au marché « tapent » les ordres limites. Par exemple, si vous décidez d’acheter au marché 4 contrats à 11 dollars, vous avez besoin d’avoir 4 contrats en ordre limite sur ce même prix…Si les 11 dollars ne comptent que 3 contrats, que se passe-t-il ?

C’est tout simple, vous allez acheter 3 contrats à 11 dollars et 1 contrat à 12 dollars…C’est ça la priorité des ordres au marché ! Un ordre au marché représente la conviction, cela veut dire que vous acceptez d’avoir un prix de revient moins intéressant, tout simplement parce que vous priorisez l’exécution !

A l’inverse, un ordre limite permet d’avoir le prix de revient que l’on désire. Pour qu’un marché évolue dans un sens ou dans l’autre, il faut donc que les ordres au marché « agressent » les ordres limites. Ce n’est pas évident à repérer ces changements en temps réel, et c’est un élément qui est souvent éludé dans les formations au trading.

Dans le cadre d’un krash financier, la majorité des opérateurs veut vendre à tout prix pour limiter les pertes. Ils vendent au marché parce qu’ils souhaitent absolument sortir de leur position afin de protéger leur capital.

Le problème ? Si tous les opérateurs vendent au marché dans un mouvement de panique, cela signifie qu’il y aura très peu d’ordres limites acheteurs. Après tout, pourquoi acheter si les prix s’effondrent ?

Cette absence de liquidité provoque une baisse de prix encore plus grande et violente. Si vous désirez vendre à 11 dollars vos 50 contrats mais qu’il n’y a aucune contrepartie acheteuse (ordre limite), voà
$s 50 contrats seront vendus, certes, mais à des prix inférieurs !

La liquidité sur les marchés est essentielle à tel point qu’elle est assurée par des Market-Makers, qu’on appelle aussi teneurs de marché. C’est pour cette raison que les traders peuvent acheter et vendre à tout moment. Les market-makers se chargent d’assurer la liquidité en « remplissant » tous les prix d’ordre limite.

Les markets-makers sont généralement des grosses banques ou des fonds d’investissements qui sont rémunérés par les Exchanges pour assurer la liquidité.

Afin de protéger leur exposition, les market-makers vont généralement assécher la liquidité dans un contexte volatile. En mettant moins d’ordre limite, vous l’aurez compris, le prix peut plus facilement monter ou descendre. Il y a donc une grande corrélation entre la liquidité et la volatilité, un marché peu liquide a de grandes chances d’être volatile.

L’étude du carnet est donc très privilégiée par les investisseurs institutionnels parce qu’elle permet de localiser très rapidement les zones d’intérêts, et au contraire, celles qui sont moins intéressantes, c’est-à-dire celles où les prix sont susceptibles de stagner.

Forcément, si vous observez des plages de prix très chargées en ordre limite, vous pouvez anticiper un ralentissement des cours sur ces niveaux. Malheureusement, l’analyse n’est pas aussi simple pour la simple et bonne raison que les market-makers ou les investisseurs institutionnels peuvent aussi manipuler le carnet d’ordre en plaçant de nombreuses limites « fictives », c’est-à-dire des limites qui vont être retirées avant d’être exécutées.